Le Franc, les essais, les archives – Louis XVIII (1814-1824)

Moins de 9 mois après la sortie du premier tome de la série « le Franc, les essais, les archives » consacré à Napoléon Ier, voici le deuxième !

Le Franc, les essais, les archives – Louis XVIII (1814-1824)

Si le Gadoury 1989 comptait 166 essais de Louis XVIII incluant les monnaies de visite, ici ce ne sont pas moins de 430 essais que présente Philippe Théret.

Comme pour Le Franc, les essais, les archives Napoléon Ier (1800-1815), ce volume commence par une introduction relatant la genèse du projet.

Puis l'auteur aborde les différentes techniques de fabrication des monnaies du XIXe et du XXe siècle dans le chapitre « Le périmètre des essais ». Plus de 40 pages expliquant la raison d’être des essais artistiques ou techniques. Les procédés de frappe sont accompagnés de nombreux schémas permettant une compréhension aisée et rapide. Le type Napoléon Ier est utilisé par convention, même si la technique utilisée n’existait pas encore sous le Premier Empire. Il est très important de lire ce chapitre afin d’appréhender au mieux les futures informations techniques du livre.

Les archives métalliques de la Monnaie de Paris ont permis à Philippe Théret de confirmer l’existence de certains essais monétaires dont beaucoup des numismates doutaient, mais surtout de découvrir l’existence probable d’essais jusque-là insoupçonnés, comme celui de 20 francs 1814 à l’écu rond.

Pour une raison de place, les photos des coins, des poinçons et des matrices ont toutes la même taille. Du coup, certains face à face sont un peu décevants comme dans l’illustration ci-dessous. Il eut probablement été préférable de se baser sur la taille de la gravure, quitte à ne pas montrer l’objet dans son ensemble.

Dans cette section des archives de la Monnaie de Paris, vous découvrirez les dessous d’un concours monétaire des plus mouvementés. Participants mécontents, jury problématique, qualité de gravure médiocre, rémunérations contestées, et coins qui se font attendre…

La personnalité de certains graveurs vous étonnera, à n'en pas douter !

Mais le plus important se trouve page 136 dans : « Révélations sur l’auteur du revers de la 5 francs ». Je ne vous en dis pas plus ! 😊

Sous le règne de Louis XVIII, les ateliers monétaires du royaume reçoivent la visite d’un grand nombre de personnages illustres : François Ier, Empereur d’Autriche, Frédéric-Guillaume III, Roi de Prusse, et Alexandre de Russie à la Monnaie de Paris ; le Duc d’Angoulême à la Monnaie de Limoges ; le Duc de Berry à Monnaie de Lille ; le Comte d’Artois à la monnaie de Marseille, etc.

Ces nombreuses visites ont occasionné pas moins de 101 monnaies, dont certaines très rares.

Par la suite, les essais sont séparés en deux parties : l’une pour ceux à valeur faciale et ceux sans valeur faciale. Chaque essai y est présenté avec de nombreux détails et renvoie directement aux archives lorsque cela est possible.

Les ventes réalisées sont aussi mentionnées, ce qui permet de mieux apprécier les cotations.

Quelques essais mentionnés ne sont pas encore illustrés. Si, par chance, certains d’entre eux trainent au fond de vos médailliers, n’hésitez par à contacter l’auteur à cette adresse e-mail essais@amisdufranc.org

Comme c'était déjà le cas dans le tome précédent, la section des « monnaies circulantes en flan bruni » ne concerne pas vraiment les essais monétaires. Comme nous l’indiquions dans la fiche de lecture du tome I, ces monnaies peuvent avoir des origines très diverses qui ne sont pas toutes expliquées. Les flans brunis feront d’ailleurs l’objet d’un futur article dans notre magazine. (On y travaille ! 😊)

Il peut paraitre étrange, dans un livre consacré aux essais de Louis XVIII, de voir tout un chapitre consacré aux essais de Napoléon II. De fait, bien que ces derniers soient datés du règne de Louis XVIII, leur fabrication destinée aux collectionneurs date plutôt de la seconde moitié du XIXe siècle.

Ces monnaies n’ayant leur place nulle part, l’auteur n’avait pas vraiment l’embarras du choix. Alors, autant les classer par rapport aux dates qui y figurent !

Un nouveau chapitre fait son apparition dans ce tome II : « Pseudo-Essais Gravés ». Mais qu’est-ce que c’est ? Tout simplement des essais apocryphes gravés pour faire accroire aux collectionneurs qu’ils sont en présence d’un essai inédit et d’une grande rareté.

Ces essais respectent le même procédé de création que des monnaies classiques, c’est-à-dire qu’un coin ou un poinçon a été gravé à la main, puis des flans ont été frappés à l’aide d’une presse. Il en résulte des monnaies d’une grande qualité qui peuvent berner bien des collectionneurs aguerris.

Comme dans le premier tome, le chapitre le plus important pour les collectionneurs d’essais est celui traitant des « Reproductions et faux ». Comme vous vous en doutez, ils sont nombreux et redoutables. Vous en avez la preuve ici, avec cette monnaie de visite de 5 francs de la Duchesse d’Angoulême plus vraie que nature.

La fabrication du livre est, comme précédemment, de très bonne facture : dos cousu et couverture rigide avec un dos carré. On regrettera seulement un papier excessivement fin qui laisse transparaitre les illustrations de la page suivante. Question de poids, sans doute.

En résumé, le second tome Le Franc, les essais, les archives de Louis XVIII est très plaisant à lire, et comme le précédent, s'impose aujourd’hui en ouvrage de référence pour cette période.

 Le Franc, les essais, les archives de Louis XVIII existe en deux versions : une version grand publique et une version « prestige ».

L’édition classique est disponible au prix de 59€ sur le site internet de CGB en cliquant ici

Bientôt paraitra le troisième tome de cette série sur les essais et archives du Franc. Il sera consacré à Charles X. Vous pouvez encore devenir souscripteur et recevoir la version de prestige en écrivant à cette adresse email tresorier_adan@amisdufranc.org. PS(il y a encore 5 paires de versions “Prestige” Napoléon Ier + Louis XVIII et 10 version “Prestige” du Louis XVIII)